Westdead – Wrong Record Side (06/06/2022 – Coloxton)
Pas facile de rattraper tout ce retard accumulé cette année, mais il me tenait à cœur de parler de cette sortie, même si elle remonte au mois de juin. Il y a un peu plus de 3 ans, je parlais déjà du groupe sur lequel j’avais pas mal craqué. Et autant vous dire qu’en 3 ans, il s’en est passé des choses, pour tout le monde.
Le line-up de Westdead a changé depuis mon dernier papier sur le groupe et s’est enrichi, passant de trio à quatuor, on retrouve toujours Björn au chant et à la guitare, Henny à la batterie, et sont venus compléter le groupe Franzi à la basse, et Alex à la guitare.
On sent qu’il y a quelque chose qui les lie, qu’ils ne jouent pas ensemble sans raison, c’est plus que ça, ça s’entend, ça se sent, et on aime. Il y a une part d’eux dans chaque morceau. Et une telle cohésion donne, à coup sûr, un bon son. La sensibilité est forte, on passe par de nombreuses émotions. On se sent très clairement concerné. Le morceau d’ouverture de cet opus, Wrong Record Side, pourrait laisser une (très) grosse sensation de mélancolie, si ce n’était ce nouvel élan qui vient rebooster en fin de morceau. D’autres pièces apportent à leur tour courage et motivation, comme un élan qui nous pousse. War en est un parfait exemple, Cliffs of Dover également, entre autres. D’ailleurs, quant à cette idée d’énergie, petit coup de cœur pour Turbojugend Girl. Et Black Mirror, dans un autre registre, mais tout aussi stimulant. Le flow de la partie phrasée de ce morceau est par ailleurs aussi inattendu que bienvenu. Une petite touche à part que j’aime beaucoup. Two Hearts est d’une douceur sans nom, et Family a cette atmosphère qui brasse un peu, ça tire un brin les tripes.
[À propos de Thx a Bomb! j’ai failli devenir dingue : les quelques premières notes (à peine une dizaine hein) de guitare mélodique me rappelaient terriblement les quelques notes d’un autre morceau, d’un autre groupe, mais incapable de retrouver de quoi il s’agit. Après une heure à me creuser les méninges, ça y est, ça me rappelle Broken Bones d’Anti Flag. C’est complètement anecdotique et ça n’apporte absolument rien à ce billet sur le dernier opus de Westdead, mais j’en ai tellement bavé à retrouver qu’il fallait que je le note quelque part.]
Pour ce qui est du morceau Colored Leaves, creusage de méninges again. Ce « Can you remember the time » me paraissait très, très, très familier, d’autant plus avec ce grain de voix. Et pour cause. En fait je connaissais déjà ce morceau, mais version acoustique. Eh bien, chacune a ce ptit quelque chose qui la différencie, en fait une pièce unique. Celle-ci est pêchue et pleine d’entrain. La mélancolie n’est présente que de manière infime (comme si sur l’emballage on avait l’avertissement « attention, peut contenir des traces éventuelles de mélancolie »), mais au fur et à mesure du morceau c’est davantage une forme d’espoir qu’on ressent, cette non-peur de regarder vers l’avenir.
Bref, malheureusement je manque de temps et ne peux pas détailler davantage, mais si je devais résumer, je dirais juste que j’aime. Les chœurs et refrains propices au sing-along sur certains morceaux, ces racines punk rock bien ancrées (quasi palpables sur Decembers Nightmare), cet aspect émotionnel de la musique, qui n’est pas donné à tout le monde mais que Westdead manie à merveille. Chaque instrument est maitrisé sans que la technique écrase la sensibilité.
Des morceaux accrocheurs, du partage, de la sensibilité qui relève de l’authenticité de ce « Heartfelt Punkrock » et tout ce que ça soulève, de la force et de la puissance aussi, des atmosphères qui vous enveloppent. Bref, ce skeud, ces morceaux, on s’y sent bien.
Je regrette pas une seconde d’avoir gardé un œil, ou plutôt une oreille, sur ce groupe. Déjà prometteur à l’époque, et ça se confirme avec ce quatuor « remanié ». Je peux pas dire que la qualité de cet album est une surprise, du moins pas pour moi, mais disons que je suis très agréablement confortée dans mon idée que cet Heartfelt Punkrock nous apporte beaucoup et mérite qu’on s’y attache.