Comme j’arrive pas à trouver le temps de développer mes lectures, je vais balancer pêle-mêle mes suggestions bouquins : coups de cœurs, lectures du moment, lectures plus anciennes… Pas d’analyse chiadée de ma part, juste un ptit mot rapidos, un résumé ou une quatrième de couverture, comme ça à vous de vous faire votre propre avis. Si besoin j’ai tout de même ajouté les liens vers Babelio et Wikipedia en cliquant sur le nom du bouquin/de l’auteur. Dites vous juste que si j’en parle, c’est que j’ai aimé et/ou que j’estime que ça vaut le coup d’en parler.
Bref, si les quelques lignes vous donnent envie de lire le bouquin, allez vite vous le procurer dans votre bibliothèque habituelle. Si vous préférez l’acheter, par pitié pas chez Amazon. Allez dans une “vraie” librairie indépendante, on a besoin d’elles, ne les laissez pas disparaitre, elles sont si précieuses.
La crête des damnés – Joe Meno
Chicago, 1990. Brian Oswald, dix-sept ans, ex-loser qui se rêve en star du rock, est vénère : parce qu’il est amoureux de sa meilleure amie Gretchen, fan de punk et de bagarres aux poings, qui n’a d’yeux que pour une brute de vingt-six ans ; parce que son père dort au sous-sol depuis des semaines ; parce qu’il est invisible, parce que le racisme et « l’oppression de classe » (dixit Gretchen), parce que le lycée catho et sa « tenue convenable » ; parce qu’il est encore puceau, et sans van, sans moustache, sans groupe de rock, comment on fait pour séduire une fille, hein ? On compose la meilleure cassette-compil de tous les temps. Parce que quand tout va mal, il reste la musique.
Bourré de références au punk, au rock, à la soul, aux films d’horreur de série Z (« avec nudité frontale »), de conseils pour se teindre les cheveux ou emballer une fille, voici un roman punk, rebelle à l’autorité, brut et furieux.
On se reconnait, on en reconnait d’autres, et si rien ne fait réellement écho, alors on découvre de manière authentique, “comme si on y était”. Je fais partie des lecteurs à qui se bouquin a furieusement parlé, qu’il s’agisse de confrontation au racisme, de compiles sur cassettes, ou de simples préoccupations de cette tranche d’âge.
Faut-il manger des animaux ? – Jonathan Safran Foer
Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons ? Convoquant souvenirs d’enfance, données statistiques et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer interroge les croyances, les mythes familiaux et les traditions nationales avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête.
Entre une expédition clandestine dans un abattoir, une recherche sur les dangers du lisier de porc et la visite d’une ferme où l’on élève les dindes en pleine nature, J.S. Foer explore tous les degrés de l’abomination contemporaine et se penche sur les derniers vestiges d’une civilisation qui respectait encore l’animal.
Choquant, drôle, inattendu, ce livre d’un des jeunes écrivains américains les plus doués de sa génération a déjà suscité passions et polémiques aux États-Unis et en Europe.
J’ai lu ce livre alors que j’avais déjà pris la décision de “ne plus manger d’animaux”, ce ne fut donc pas un déclencheur particulier pour moi comme ça l’a peut-être été pour d’autres. Mais cela m’a conforté dans mes choix, et m’a fait voir tout ça sous un autre angle que je n’avais pas envisagé, à savoir la tradition, l’aspect culturel de la chose. Pas donneur de leçon, mais un livre qui invite à la réflexion. Le seul bémol pour ma part : certains points avancés concernent la situation de l’élevage et de l’industrie alimentaire aux USA. Les réglementations en Europe sont différentes. Anyway, c’est un détail presque insignifiant, ce livre fait réfléchir et c’est bien là le principal.
L’ombre des chats – Arni Thorarinsson
Qu’est-ce qui se cache derrière le “suicide assisté par ordinateur” soigneusement scénarisé de la jeune femme dont le récent mariage avait été transformé en cauchemar par une farce de très mauvais goût ? Qui envoie sur le téléphone d’Einar des messages obscènes à l’orthographe défaillante ? Qui a attaqué, devant une boîte de nuit, le cadre dynamique et misogyne qui terrorisait sa famille et l’a expédié l’hôpital dans un coma profond ? Quelles manipulations politiques viennent troubler la bataille pour le destin du Journal du soir, le grand quotidien islandais ? Quel jeu mène son directeur ?
Enquêteur nonchalant et lucide, Einar tente de résoudre ces énigmes malgré l’hostilité du commissaire de police local. Pour cet amateur de rock qui regarde les changements du monde avec une distance désabusée, les choses ne sont pas toutes ce qu’elles semblent être. Et le bonheur est peut-être fugitif comme l’ombre des chats.
Arni Thorarinsson a un point de vue caustique et lucide sur la société mondialisée. Il construit ici une critique sociale féroce et pose des questions gênantes dans un thriller bien ficelé et plein d’ironie.
J’ai un rapport tout particulier avec ce livre qui compte énormément pour moi. Soyons tout à fait honnête, j’étais tombé dessus complètement par hasard, et c’est la couverture qui m’a conquis avant même d’ouvrir le livre. Une fois ce livre lu, j’étais tombé complètement dingue de l’auteur et j’ai lu tout ce que pouvais trouver de lui (soit environ une demi douzaine de ses romans publiés en français). Je ne me suis pas arrêté là et finalement c’est par ce livre qu’est né mon gros kiff pour les auteurs islandais. J’en évoquerai donc d’autres dans des billets à venir, mais je n’oublierai jamais la place qu’occupe Einar.
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee
Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 – au cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis –, connut un tel succès.
Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C’est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.
Ça m’avait fait le même effet avec Watership Down. C’est-à-dire que je trouve ça assez terrible que certains classiques le soient (classiques) dans d’autres pays et soient à ce point ignorés en France. Ce livre a une résonance telle qu’il est impensable de ne pas relever ce qu’il a d’humaniste, d’universel et de touchant car raconté à travers le regard de Scout.
Voilà mes quelques suggestions bouquins pour le moment. Ils viennent s’ajouter aux deux dont j’avais déjà parlé ici, et of course à Watership Down que je considère toujours comme un incontournable. Faites-vous plaisir, et bonne lecture !