Gulag Beach – Potato Mash Bash ( 28/01/2019 – Rockstar Records / Maniac Attack Records)
Un album que j’avais déjà écouté, peu de temps après sa sortie d’ailleurs, et je sais pas pourquoi j’étais passée à autre chose, sans prendre le temps de vraiment m’attarder dessus. Avec le recul et les quelques mois passés, j’aurais dû.
Gulag Beach, un groupe de Berlin, du punk rock vraiment rock, et avec un esprit vraiment punk, fondé en 2013. Le line-up actuel: Hupe (Vocals), Marcel (Guitar), Nils (Drums) et le nouveau bassiste Kanzler (de 2013 à 2018 c’était Hässlon).
Niveau discographie, « Potato Mash Bash » sorti cette année est leur dernier opus en date. Avant ça, on compte:
01/2014 – No Ice above the DMZ (Tape or Die Rec., MC tape/sold out)
08/2014 – North Korean Sun (Maniac Attack Rec., LP/sold out)
08/2015 – KIMnasty (Left Hand Path Rec., MC tape)
09/2015 – Favela Blues (Maniac Attack Rec., Left Hand Path Rec., East Beat Rec., M-LP)
01/2017 – Apocalyptic Beats (Phantom Rec., LP)
[Presque tout est dispo sur leur bandcamp mais seuls les 2 derniers albums sont sur Spotify.]
Le ptit dernier donc, Potato Mash Bash, est sorti fin janvier. Il ne comporte que 8 titres mais c’est déjà un bon aperçu. Même si c’est un brin frustrant quand finit la dernière piste, on a de quoi faire si besoin avec le reste de leur stock. C’est clairement punk rock, punk 70’s, tirant à l’occas sur du punk plus hardcore. Mais je l’ai déjà dit dans je sais plus quel article, j’suis pas à l’aise quand il s’agit de coller des étiquettes (des fois ça se résume même franchement à « j’aime/j’aime pas » et là en l’occurrence, j’aime). C’est solide et sans fioritures, direct.
Ils sont pas engagés à l’excès comme ça peut être le cas pour d’autres groupes dont j’ai déjà parlé, mais ils disent juste ce qu’ils ont à dire, et ce dès la première piste Potato Mash Bash (dont les paroles sont dispos sur bandcamp) qui est un joli tacle à l’AFD.
Vient ensuite Ode to Capitalism, qui démarre sur les chapeaux de roues mais dont les paroles nous plongent dans la réalité de la course effrénée du métro/boulot/dodo à l’échelle de la vie, soit ici le boulot/bouffe/mort:
FWD-REW-FWD-REW
the same old fucking song,
no chance to STOP,
ratrace without PAUSE
work – eat – die
maloche – fressen – sterb’n
La suivante, The Need to be High, nous rappelle un besoin nécessaire dans un monde moche, glauque, qui va trop vite.
On passe à la très chouette DINTE (soit Death Is Not The End) qui donne envie de chanter à tue-tête, et qui est déclinée en 2 versions sur l’album. La première DINTE PT. I est déjà très plaisante, mais en toute fin d’album DINTE PT. II nous propose une floppée de participations, avec en guest-vocals: Wasted Ville, Fertile Hump Magda, Kamikatzi Spud, Pestpocken Danny, Stage Bottles Slavko, Stereo Total Françoise Cactus, Toylettes Lisa, Spermbirds Steve, Kami Ada Cimot et Briefs Dan Travanti.
Dollar Hero, derrière ses joyeux ouh ouh ouh ouh revient sur l’idée de l’exploitation, le groupe y dénonce les méthodes nord-coréennes d’esclavage organisé, évoquant les chantiers en Chine ou encore les stades du Qatar, les chantiers navals de Pologne, avec au bout du compte aucune chance de s’échapper… Le texte, comme très souvent dans leurs chansons, est très court mais soulève les idées essentielles.
Puis Generation Maybe, et Don’t Wanna Be My Neighbor Tonite que j’aime beaucoup parce que bon sang ce qu’on peut connaître ce sentiment… 😀 Après une dure journée de boulot, les infos guère réjouissantes et montrant un sale aspect de l’humanité, rentrer chez soi et mettre la musique à fond jusqu’à s’en faire saigner des oreilles… Alors oui en effet « je ne veux pas être mon voisin ce soir ».
L’album se termine sur DINTE PT. II dont j’ai déjà parlé et tout aussi chouette que la première version, « Just remember, the death is not the end… Not the end…« . Elle reste particulièrement bien en tête celle-là et il est difficile de résister à l’envie, ou plutôt le réflexe de l’accompagner en chantant.
Bref, un album dont on regrette qu’il ne contienne que 8 pistes et qu’on apprécie. C’est sans fioritures, ça va droit au but, c’est pas mal entraînant, les paroles visent très juste, elles sont souvent succinctes mais vont vraiment à l’essentiel.