Y’a quelques temps, pour la page de l’équipe de Barricade Punk (cf page Webzines), j’ai dû répondre à 2 questions: mon groupe préféré, et mes 3 albums préférés.
C’te putain de crève-coeur! Horrible de devoir choisir, mais y’a un point qui faisait aucun doute pour moi, qu’était évident, où j’avais même pas à réfléchir c’est venu direct, c’était parmi mes 3 albums préférés: …And Out Come The Wolves de Rancid. Clairement sur le podium, indétrônable, impossible de faire sans, sincérité oblige.
Pour essayer de replacer les choses dans leur contexte, je l’ai pas découvert à sa sortie, plutôt des années après. Je sais pas si c’est parce que c’est tombé à une « bonne » période de ma vie, ou si c’est parce qu’il y a contribué, et je sais même pas comment je suis venue à écouter cet album (c’est rare). Je sais juste qu’un jour j’ai récupéré cet album, j’en suis devenue dingue, et il a tourné en boucle pendant des mois. C’est comme s’il avait balayé tout le reste. Dès la première piste, les premières notes de basse de l’intro de Maxwell Murder, c’était juste fou.
Je vais pas me lancer dans un review technique et détaillé. J’l’ai déjà dit, c’est pas mon fort. J’peux juste parler de c’que j’ai ressenti, de c’que ça m’a apporté, de combien ça a compté et de combien ça compte toujours. J’ai écouté des tonnes de trucs depuis, mais aucun autre album n’aura la place qu’il a. C’est le genre d’album que tu connais par cœur, et quand un morceau se termine, t’as déjà l’intro du suivant dans la tête.
Une fois de plus j’peux même pas dire que telle ou telle chanson de l’album a ma préférence, parce que cet album je l’aime du début à la fin. Chaque chanson a ses qualités, m’apporte quelque chose, amène une émotion particulière.
La première piste, Maxwell Murder, on la reçoit comme une claque. Elle met en valeur la dextérité de Matt Freeman et on voudrait que son solo de basse ne s’arrête jamais. 2 pistes plus loin on a Roots Radical, une de celles que j’peux brailler très fort quand ça m’prend. Puis Time Bomb: là le seul souci, c’est qu’ayant bossé la ligne de basse, maintenant j’entends qu’elle. La mélodie écrase toutes les autres parce que j’y ai été trop attentive à un moment, et maintenant j’entends plus que ça. Plus loin Junkie Man, exceptionnelle. C’est elle qui donne son titre à l’album, on y trouve dans les paroles un extrait d’un poème emprunté à Jim Carroll:
I looked out on the big field
It opens like the cover of an old bible
And out come the wolves
Their paws trampling the snow
The alphabet
I stand on my head and watch it all go away
Bref, j’vais pas toutes les passer en revue, ce sont toutes des bijoux. Je mentionne juste aussi The Wars End qui m’a fait me demander qui était Billy Bragg, donc merci du fond du cœur pour ça. Dix-neuf titres et rien à jeter. On est entraînés, on bouge, on chante à tue-tête, on est pris par l’album du début à la fin, ça devient une partie de nous.
J’dis pas que les autres albums de Rancid sont pas bons hein, je les aime aussi beaucoup (surtout les premiers, même le tout premier avant l’arrivée de Lars Frederiksen). Mais celui-là restera toujours différent pour moi, il est comme ancré.
De toute façon c’est un tel monument pour moi que j’ai du mal à en parler, à trouver les mots, à décrire ce qu’il représente, c’est comme s’attaquer à du trop gros. Pourtant ça a pas été un album « coup de poing », c’est plus subtil que ça. Mais au final, le résultat est le même: un incontournable, on l’écoute en boucle, on connait chaque mélodie, chaque note, chaque instrument, c’est gravé.
Et comme j’arriverai pas à conclure sans tomber dans le trop mièvre et que j’veux éviter, je vais m’arrêter là. Le mieux ça reste d’aller l’écouter: